Pordic le 14 février : la réforme des retraites décryptée, alternatives expliquées et débattues

Après le rappel  par Jean Luc Le Guellec des principales mesures contenues dans le projet de réforme des retraites, les participants ont bien compris qu’à de rares exceptions près tous les actifs  nés après 1961 vont devoir partir plus tard en retraite. L’attention s’est portée ensuite  sur les objectifs de cette réforme.  Comme l’a explicité le conseil d’orientation des retraites (le COR), il n’y a pas de problème financement du système ni à court terme ni à long terme. L’objectif assumé par  le gouvernement est de compenser la baisse des recettes  publiques, en particulier la suppression de la CVAE, par une baisse des dépenses obtenues par la réforme des retraites. Les participants ont découvert que pour serrer la vis aux collectivités locales il faudra serrer la vis des futurs retraités. Cette démarche est explicitement inscrite dans le projet de loi de finance 2023. Par ailleurs,  les actifs actuels anticipant une baisse du niveau des pensions   seront tentés de souscrire des complémentaires par capitalisation, c’est le second objectif  mais non assumé  par le gouvernement.

Le conférencier a déconstruit l’annonce des 1200 € brut  comme revenu minimal. Nombre de personnes avaient pensé qu’il s’agissait d’un minimum garanti  pour tous or il ne concernera qu’une petite minorité ayant toutes leurs annuités  avec, en plus, une carrière complète  payée au SMIC.

La discussion a permis de détailler le sort des personnes qui vont  être les grandes victimes : les femmes et les seniors. Des exemples ont été donnés des personnes  ni en emploi ni en retraite, elles seront soient au chômage soient aux minima sociaux, leur nombre avait déjà augmenté en conséquences des précédentes réformes, le projet actuel  va amplifier ce phénomène qui va plonger nombre d’entre eux dans la pauvreté. Quant aux plus âgés en emploi, ils sont plus sujets à arrêts maladie ou accidents du travail.

Carrières longues et pénibilité ont fait, aussi, l’objet d’échanges.

Peut-on revenir à la retraite à 60 ans avec 37,5  annuités pour le taux plein   ? Une dizaine de  pistes de financement ont été détaillées, en particulier, l’égalité effective des salaires entre les hommes et les femmes rapporterait 11 milliards d’euros par an pour les caisses de retraite, la taxation des dividendes à un taux de 10% rapporterait 25 milliards, une augmentation de 4% des salaires, 10 milliards….

A l’issue de la réunion,  les participants étaient déterminés à poursuivre la mobilisation pour le retrait de cette réforme Borne.

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